De violents affrontements ont éclaté à Redon (Ille-et-Vilaine), dans la nuit du vendredi au samedi, entre les participants à une rave-party interdite et les forces de l’ordre.
Un jeune homme a perdu une main dans les échauffourées et cinq gendarmes ont été blessés. ). Ce samedi, des centaines de teufeurs étaient encore sur place, encadrés par plus de 400 gendarmes qui ont fermé l’accès à l’hippodrome.
De violents affrontements ont éclaté dans la nuit du vendredi au samedi entre la gendarmerie et 1500 teufeurs qui tentaient d’installer une free party dans un champ à Redon (Ille-et-Vilaine). Ce Teknival annoncé sur les réseaux sociaux en début de semaine faisait l’objet d’un arrêté préfectoral d’interdiction. Les autorités ont proscrit les rassemblements festifs à caractère musical et la circulation de véhicule transportant du matériel de sonorisation.
Les fêtards ont d’abord choisi de s’attrouper sur un parking de supermarché, mais ont finalement choisi le secteur de l’hippodrome de Redon. Les gendarmes se sont rendus sur place pour empêcher et disperser ce regroupement. Une action qui a fait monter la pression. Vers 00H es violences ont très vite éclaté avec le jet de divers projectiles par les participants à la rave party : pétards, boules de pétanque, morceaux de parpaing, cocktail Molotov, etc. Du côté forces de l’ordre, on évoque l’utilisation de nombreux gaz lacrymogènes pour évacuer les lieux.
Six personnes interpellées et du matériel saisi
Les affrontements ont duré toute la nuit, « pendant plus de 7 heures, selon la préfecture d’Ille-et-Vilaine. Cinq gendarmes ont été blessés lors de l’intervention, dont deux ont été évacués à l’hôpital de Redon. Aussi, un jeune participant de 22 ans a perdu une main, dans des circonstances encore troubles. « Une enquête a été diligentée par le parquet de Rennes pour faire la lumière sur ce dramatique incident », a annoncé le préfet d’Ille-et-Vilaine Emmanuel Berthier, qui dénonce des heurts d’une grande violence. Du matériel a été saisi et six personnes ont été interpellées, sans qu’on ne sache les motifs réels. Le colonel Sébastien Jaudon, patron des gendarmes d’Ille-et-Vilaine, parle des « insultes, feux d’artifice et tirs de mortier ».
Des participants toujours sur place
Ce samedi matin, la situation s’est calmée, mais plusieurs escadrons de gendarmes restent sur place pour mettre fin à la partie. « Les opérations d’évacuation sont en cours. L’objectif, c’est qu’on puisse évacuer la zone sans déplorer de nouveaux blessés » a précisé la porte-parole de la gendarmerie nationale, Maddy Scheurer. Pourtant, un millier de personnes ne veut toujours pas quitter les lieux. Ces « récalcitrants » continuent de fêter sous la pluie, au son de la musique techno. Ce, malgré l’injonction des forces de l’ordre. Ils sont encadrés par plus de 400 gendarmes qui interdissent tout accès à l’hippodrome, même aux journalistes.
Désormais, les autorités locales attendent les consignes du ministère de l’Intérieur, concernant l’évacuation de la place. Par ailleurs, elles croient qu’il peut y avoir une suite à ces événements. D’où un possible renforcement de la présence gendarmerie et une intervention des pompiers. Les services de la vile ont même déjà disposé des blocs de béton pour empêcher l’accès à l’hippodrome.
Les protagonistes se renvoient la responsabilité
Cette abnégation des fêtards et leurs moyens de réplique, fait penser qu’ils s’étaient bien préparés pour ce choc avec les gendarmes. « On n’était pas là pour faire la fête, on était là pour en découdre », pense Pascal Duchêne, maire de Redon, qui s’exprimait sur BFMTV. Plus tôt Emmanuel Berthier, a évoqué des individus violents et des réactions totalement inexcusables. « Ces personnes se sont déchaînées. On peut s’interroger sur les intentions de ceux qui ont rejoint ce rassemblement festif », a ajouté Maddy Scheurer.
De leur côté, les teufeurs fustigent l’offensive des gendarmes. « Encore une fois, les autorités ont choisi la violence en lieu et place de dialogue. Des pluies de lacrymos et de grenades se sont abattues sur une foule qui ne désirait que faire la fête…. », a dénoncé l’organisateur de cette rave party, le collectif Teknival des musiques interdites.
En hommage à Steve Maia Caniço
Ce groupe dit avoir choisi la circonscription de Rennes pour le symbole qu’elle représente. Le procureur, Philippe Astruc, incarnerait les politiques de répression et de stigmatisation actuelles en France. Dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, le collectif Teknival des musiques interdites souligne que cette rave party est organisée en en hommage à Steve Maia Caniço, un Nantais décédé lors de la Fête de la musique 2019. La victime était tombée dans la Loire au moment de l’intervention de la police.
« A la mémoire de Steve Maia Caniço, en soutien aux inculpés de la Maskarade de Lieuron et pour toutes les victimes de la répression, notre seule volonté était de brandir haut et fort la musique comme étendard et comme élément indissociable de nos vies », a indiqué le collectif.
