Société

Gilets jaunes : le referendum, une manœuvre politique de Macron selon Le Pen

CRISE GILETS JAUNES – Comment mettre un terme à la contestation sociale qui dure depuis plus de deux mois ? Emmanuel Macron a annoncé la tenue d’un grand débat national qui pourrait déboucher sur l’organisation d’un referendum.

Marine Le Pen s’est exprimée au sujet du referendum que devrait en principe organiser Emmanuel Macron pour trouver une issue à la contestation des gilets jaunes. Si de bonnes intentions semblent animer l’idée de ce vote référendaire, pour la présidente du Rassemblement National, il s’agit d’une nouvelle manœuvre du président français pour sortir vainqueur des européennes prévues pour le mois de mai. Le Pen n’est pas la seule figure de l’opposition à dénoncer cette démarche du président français, une démarche qui est même désapprouvée à certains égards dans son propre camp.

 Pour sortir de la crise desgilets jaunes, Emmanuel Macron n’a pas lésiné sur les solutions : hausse de 100 euros sur le SMIC, défiscalisation des heures supplémentaires, annulation de la hausse de la CSG, autant de solutions qui n’ont pu empêcher le déferlement des gilets jaunes dans la capitale française et plusieurs villes du pays. Et si la solution passait par un referendum ? Cette idée fait désormais partie des possibilités à ne pas exclure de la série de solutions que devrait proposer Emmanuel Macron aux français pour clôturer le grand débat national. Selon les bruits qui courent, ce referendum, s’il devait avoir lieu, devrait se tenir durant le mois de mai, le 26 mai plus précisément, date à laquelle auront lieu les élections européennes. Hasard de calendrier ou manœuvre politique ? Pour Marine Le Pen, Macron compte se servir du referendum pour détourner l’attention des français sur les élections européennes prévues le 26 mai prochain : «En réalité, tout cela est déjà empaqueté depuis le début. Avant même d’avoir lancé le grand débat, il avait déjà décidé de proposer un référendum le jour des européennes pour détourner évidemment le sujet d’intérêt des européennes, où il sait que les positions qu’il défend sont tout à fait minoritaires dans le pays», a souligné la présidente du Rassemblement National. Marine Le Pen estime pour sa part que les solutions à la crise des gilets jaunes consisteraient entre autres à «faire voter la proportionnelle intégrale, la baisse du nombre de parlementaires, le référendum d’initiative populaire. Puis d’annoncer la dissolution de l’Assemblée nationale et revenir aux urnes pour que les Français puissent voir élire une Assemblée nationale qui soit représentative de l’ensemble du spectre politique».

Des élus LREM souhaitent un décalage de date du referendum

Plusieurs élus du camp Macron émettent des réserves sur l’organisation du referendum le même jour que la tenue des européennes. Pour ces élus de la République en Marche, organiser les deux élections le même jour pourrait prêter à certaines confusions : «Un référendum (ou une grande consultation citoyenne), sur 4 ou 5 questions clefs sorties du Grand Débat National serait une excellente chose. Le faire le jour des élections européennes ne me parait par contre pas du tout opportun. Il faut de la clarté et ne pas tout mélanger.», a souligné Matthieu Orphelin, l’élu LREM dans le Maine-et-Loire. Invitée à l’émission le Grand Jury, la ministre chargée des affaires européennes a également souhaité que le referendum soit décalée à une date ultérieure : «Tout mélanger aujourd’hui, je pense que c’est semer de la confusion», lançait Nathalie Loiseau.

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