LA GRANDE EXPLICATION – Le premier ministre français était ce soir face à une dizaine de citoyens dans le cadre d’une émission de question réponses sur divers sujets d’actualité, gilets jaunes, taxe carbone, déficit public…
Face à dix français ce soir, l’objectif d’Edouard Philippe était clair : réussir à convaincre des millions de français des choix politiques opérés par le président Emmanuel Macron. Hausse des impôts, crise sociale, déficit public, plusieurs sujets étaient passés ce soir au peigne fin par le chef du gouvernement à travers l’émission la Grande explication diffusée en direct sur LCI et RTL. Si dans la Grande explication de ce soir, la parole était en grande partie accordée au premier ministre, Ingrid Levasseur, l’une des figures emblématiques du Mouvement les gilets jaunes, était également présente sur le plateau de LCI ce soir.
En attendant le démarrage du Grand débat voulu par Emmanuel Macron, Edouard Philippe se prêtait ce soir aux questions d’une dizaine de français dans le cadre de l’émission la grande explication. Plusieurs sujets d’actualité ont été passés en revue, l’occasion pour le premier ministre de mieux exposer la ligne du gouvernement concernant la prise de certaines mesures. Parmi les sujets abordés ce soir, la nomination d’Alain Juppé au conseil constitutionnel : «J’imagine que ce soir il doit vivre quelque chose de très fort car il est maire de Bordeaux depuis 1995, avec une toute petite interruption…Il va changer de vie, de fonction. Le Conseil constitutionnel c’est une institution très importante, il faut que ce soit des femmes et des hommes qui aient le sens de l’Etat, une densité considérable. Il a cette densité, cette hauteur de vue. C’est une bonne nouvelle pour la République». Mais le premier ministre était attendu sur des sujets plus bouillants, comme par exemple la réduction du nombre de parlementaires à l’Assemblée Nationale. Abordant dans le même sens que le président français, Edouard Philippe s’est dit ouvert à des discussions sur la réduction du nombre de députés français au parlement qui s’élève actuellement à 577 : «577 j’ai toujours pensé que c’était beaucoup. Est-ce qu’on peut descendre à 400, 380, moi j’y suis très ouvert. Mais des gens disent que cela va éloigner l’élu parlementaire de l’ensemble de la population qu’il représente.». Le premier ministre s’est aussi exprimé sur le Référendum d’initiative citoyenne, l’un des nombreux points de revendication formulés par les gilets jaunes.
Edouard Philippe souhaite encadrer le référendum
«Le référendum fait partie des instruments qu’on doit pouvoir utiliser dans une démocratie, mais il doit être encadré. D’ailleurs la Constitution de 1958 a bien pris soin de l’encadrer. Aujourd’hui il y a des sujets sur lesquels on ne peut pas faire des référendums, et je pense que c’est bien. Mais c’est vrai, je ne suis pas un grand fan du RIC. Car je trouve que laisser entendre qu’on pourrait faire, sur tout et n’importe comment, des référendums, je crois que ce n’est pas la forme de démocratie représentative à laquelle j’aspire». Dans leur lettre ouverte au président Macron, le référendum d’initiative citoyenne était l’une des principales revendications formulées par les gilets jaunes. Si Macron a cédé sur de nombreux sujets comme le SMIC ou encore l’abandon de la taxe sur le carburant, le président français n’a toujours pas répondu favorablement à la demande des gilets jaunes sur le RIC, alors que l’acte 14 de la manifestation est déjà en préparation.